J’ai l’immense joie et honneur de vous annoncer qu'à partir d'aujourd'hui, j'ai le privilège merveilleux et incommensurable d'être le nouveau propriétaire, aux côtés de mon meilleur ami et fidèle complice Jeff, de l’hôtel-boutique hautement estimé et renommé La Maison de Tanger, situé au coeur de la vieille ville. C'est un rêve que j'ai depuis un certain temps maintenant, un projet sur lequel nous avons activement commencé à travailler en mars dernier et qui est devenu une réalité improbable il y a seulement quelques semaines.

Et, si ce n'était pas une réalisation assez incroyable en soi, le 2 août marque le 5ème anniversaire du moment où j'ai dérivé pour la première fois à Tanger, dans ce qui était une période de grand désespoir pour moi. J'étais non seulement épuisé émotionnellement, physiquement et spirituellement, mais aussi incapable de voir beaucoup d'autres raisons de continuer mon existence plus longtemps. C'était indéniablement le point le plus bas d'une tristesse sans fin en chute libre pour moi. Et dire que j'ai été accueilli par la nature éblouissante de la ville après avoir dérivé pendant si longtemps serait un euphémisme. C'est donc une sensation exaltante pour moi d'écrire actuellement ce message tout en m'imprégnant de l'ambiance singulière de la ville et en regardant sa baie luxuriante de rêve, assis sur la terrasse de l'hôtel, située à seulement quelques toits de là où j'étais assis il y a 5 ans, faisant le deuil de mon père, essayant de trouver des réponses à des questions que je n'avais jamais eu le courage de me poser auparavant, espérant donner un sens à tout cela. Ces réflexions sont ce qui allait donner vie à mon premier album "Windows in the Sky".

Si certains peuvent voir cette nouvelle entreprise comme une façon de boucler la boucle, je vois cette aventure comme une opportunité fabuleuse d'offrir un véritable abri à tous ceux qui recherchent un endroit pour se reposer, pleurer, réinventer leur vie, concevoir ou redéfinir leur voyage personnel, autant que d'embrasser la vie, l'amour, l'amitié et tout ce avec quoi nous pourrions vouloir définir nos saisons à venir. Et qui sait, nous aurons peut-être le bonheur exaltant d'assister à une nouvelle génération d'écrivains, de peintres, de musiciens et de visionnaires qui peuvent être inspirés par la générosité de la ville et être touchés par les gens qui font de Tanger l'un des endroits les plus magnifiquement uniques dans le monde, en constante évolution. J'ai foi en l'entité humaine et culturelle de la ville, où tout le monde est quelqu'un, où chaque visiteur est invité à être un ami éternel, peu importe qui nous étions lorsque nous avons dérivé à ses pieds, toujours le bienvenu pour revenir, peu importe qui nous pouvons être devenu après notre passage en son sein. Tous transformés, ne serait-ce qu'un peu, par son essence fluide. C'est du moins ce qu'est Tanger pour moi, et pour tant d'autres aussi : une ville refuge intemporelle mais éternelle qui coule à son rythme… Libre.     

Je souhaite que cette nouvelle et son improbabilité pleine d'espoir soient un encouragement réconfortant pour vous, mes chers et précieux amis. C'est l'un des nombreux autres témoignages vivants que toutes les possibilités de revivification et de restauration ne sont pas perdues à jamais, même lorsque nous sommes incapables de nous retrouver ou de trouver une raison de croire que demain pourrait jamais venir avec juste assez de promesses pour que l'aube se lève à nouveau. N'abandonnez pas… Tanger, qui a été tant de fois abandonnée dans le passé, offre désormais un spectacle époustouflant à tous, flamboyant et radieux comme jamais auparavant.

Avec amour,
Alex